"Accompagner quelqu'un ce n'est pas le précéder, lui indiquer la route, lui imposer un itinéraire, ni même connaitre la direction qu'il va prendre. C'est marcher à ses côté, au rythme de ses pas."
Patrick Verspieren
Les progrès médicaux et l’augmentation de l’espérance de vie ont vu naître le 4e âge.
Au moment où le(s) parent(s), le (la) conjoint(e), devient(nent) vulnérable(s) voire dépendant(s), le nécessaire accompagnement qui en découle remanie en profondeur les liens tissés dans la famille, mettant souvent l'équilibre de celle-ci en balance. L’ensemble des rapports intergénérationnels se voient bousculer par le vieillissement, la maladie, la fragilité, les troubles de la mémoire et/ou de la conscience. S’en suit un véritable bouleversement des croyances, des certitudes, des représentations aux fondements même de la famille. Les personnes et leurs liens mis à nu se confrontent à leurs possibilités d’engagement, de disponibilité, d’investissement affectif et financier dans le prendre soin de la personne malade.
L’entrée des professionnels dans les relations familiales, peut, dans un premier temps, complexifier les relations entre et avec les personnes qui peuvent se sentir déposséder voire disqualifiées dans l’accompagnement qu’elles font de leur proche.
Dans ce tourbillon permanent que représente souvent l’accompagnement d’un proche (organisation des rendez vous médicaux, des aides à domicile, visites chez des spécialistes, interactions avec différents professionnels...) auquel s’associe un chamboulement émotionnel intense, la priorité est donnée à l’autre.
A cela s’ajoute, bien souvent, pour l’aidant, la gestion de son quotidien, de son travail, s’il est toujours en activité et/ou l’accompagnement d’un ou d’autre(s) proche(s) (enfants, petits-enfants, époux, épouse...).
Dans ce contexte, oser la parole n’est pas chose aisée. « Il faut l’avoir vécu » disent souvent ceux qui sont aujourd’hui nommés les « aidants ». En effet, le sentiment de n’être pas compris ou de la banalisation, la non prise en compte du vécu singulier de chacun et le renvoie à la généralité de « ce que vivent les aidants » affectent profondément ceux qui accompagnent au quotidien, provoquant parfois la prise de distance voire la coupure des liens familiaux ou sociaux.
Aussi, n'est-il pas simple de prendre du temps « pour soi », de perdre du temps pour prendre soin de soi.
Comment, se donner un temps et un espace favorisant le recentrage sur soi ? Comment s’autoriser à ralentir, à trouver de l’apaisement en soi, seul ou avec d’autres ? Y aurait-il donc quelque chose à gagner à ce temps perdu ?
Les séances peuvent avoir lieu en individuel ou en groupe :
Comment donner ou redonner aux membres des familles la possibilité d’exprimer une parole entendable et écoutée ?
En séances individuelles ou en groupe, créer un espace de communication, de réflexion, d’échanges et de partage sera l’opportunité de co-construire, au fil des séances, un lien de confiance. Si celui-ci s’avère suffisamment fiable, un étayage pourra se faire jour et notamment dans le groupe. L’expression des expériences diverses, des ressentis souvent ambivalents voire contradictoires, du vécu individuel et interpersonnel source, la plupart du temps, de souffrance sera à favoriser.
Amener le ralentissement, la possibilité de précision, celle aussi, de s’arrêter sur des « détails » pourtant incontournables. Là où prévôt souvent la rapidité de décisions, prendre le temps, du temps, pour (re)donner du sens à ce qui se vit, à ce qui se joue, au cheminement de chacun est souvent indispensable voire incontournable.
Cette nécessité peut prendre forme dans l'accompagnement, notamment de groupe, par une thématique différente abordée à chaque rencontre : « le critique intérieur », les émotions, la prise de recul, la confiance en soi...
Les séances peuvent avoir lieu en individuel ou en groupe. Il s'agit, dans une situation comme dans l'autre, de créer un espace, un temps de détente et/ou de partage entre les personnes accueillies. Plusieurs pistes seront privilégiées :
- Favoriser par des techniques de relaxation (visualisation, respiration, contractions...) et de sophrologie, le relâchement du corps afin que le mental s’apaise et que les émotions, les ressources puissent affleurer et s’exprimer.
- Façonner une parenthèse, une « bulle » de bien-être dans le quotidien des "aidants" en permettant un recentrage sur soi, dans l’ici et maintenant de ce qui est en train de se vivre, sans objectif préétabli, ni obligation de résultat.
- Transmettre aux participants des outils variés et facilement utilisables au jour le jour afin que chaque personne en fonction de ses envies, de ses besoins puisse trouver dans sa « boîte à outils » ce qui lui correspond.
Pour être efficace, la sophrologie et la relaxation nécessitent un entraînement régulier entre les rencontres. Il est donc important qu’une pratique entre les séances puisse s’instaurer. Cette expérimentation, offre la possibilité à chacun de s’approprier et d’intégrer les méthodes abordées pendant la séance. C’est aussi donner l’opportunité à chacun d’être acteur/actrice, actif/active et de s’inscrire dans une démarche volontaire dans le prendre soin de soi.
Liberté est donné à chacun, s’il le souhaite, d’enregistrer la séance afin de pouvoir être guidé lors de sa pratique.